“It’s my life”, fredonnent différents usagers de la route au passage d’un conducteur Bob. Le tube de Dr Alban prête ses notes et son slogan à la nouvelle campagne hivernale Bob, déclinée en spot vidéo et en affiches et dévoilée jeudi à Bruxelles en présence des ministres de la Mobilité Georges Gilkinet et de l’Intérieur Annelies Verlinden, alors que la conduite sous l’emprise de l’alcool repart à la hausse en même temps que la pandémie de coronavirus se tasse.
Au cours des neuf premiers mois de l’année, 3.138 accidents de circulation ont trouvé leur source dans une consommation excessive d’alcool. C’est plus que pour toute l’année 2020 (2.922) et qu’en 2021 sur la même période (2.489), marquées par des restrictions de circulation et des confinements en raison de la crise sanitaire. En outre, 22.779 personnes ont été contrôlées positives à l’alcool entre janvier et juin derniers, soit 126 par jour.
“La Belgique ne peut pas être fière de ces résultats”, a souligné M. Gilkinet. “Il y a chaque année, chaque jour, beaucoup trop de victimes de la route: des décès et des blessés graves.” Pour réduire leur nombre, “nous devons mobiliser tous les moyens”, alors que “la consommation d’alcool est la cause de 25% des accidents de la route”, souligne le ministre. À ce propos, celui-ci voit d’un bon oeil l’introduction en Belgique du permis à points, déjà instauré chez nos voisins français notamment. “Nous y travaillons mais, pour y arriver, il faut être d’accord à sept au sein du kern.” La ministre de l’Intérieur s’est elle aussi montrée favorable à une telle mesure, additionnelle. “Nous devons continuer à sensibiliser et contrôler. La police ne dresse pas des amendes pour le plaisir. Nous espérons fêter la nouvelle année dans les meilleures conditions possibles.”
Face à un conducteur imbibé, la moitié des personnes ramène leur ami pour s’assurer de sa sécurité, un tiers tente de trouver une autre solution pour éviter que celui-ci ne prenne le volant, 13% font une remarque sans trop oser intervenir et 3% ne disent rien, selon l’Institut de sécurité routière Vias, qui a interrogé un millier de personnes dans une nouvelle étude. Lorsque la personne qui a trop bu est un inconnu, la moitié n’intervient pas du tout ou se contente d’une simple remarque.
“Il y a en Belgique une acceptation sociale trop élevée de l’alcool au volant, plus que chez nos voisins”, poursuit le ministre de la Mobilité. De plus, “bien que les conducteurs soient conscients des risques, ils sous-estiment la baisse d’attention et le ralentissement des réflexes que la consommation d’alcool engendre”, abonde sa collègue Mme Verlinden. Pour sensibiliser les usagers de tous bords (les vélos étant également soumis à la limitation de consommation d’alcool), la campagne Bob sera déclinée sur les réseaux sociaux et dans l’espace public dès vendredi et jusqu’à la fin du mois de janvier. Les conducteurs et conductrices peuvent donc s’attendre à des contrôles renforcés pour la fin d’année, “à tout moment et en tout lieu”, conclut Vias. (INT, GEN, BEM, PMI, fr)