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« Des actes, pas des excuses » pour lutter contre les inégalités scolaires, exige Unicef

En Belgique, les inégalités scolaires restent très marquées alors que la mixité sociale est faible sur les bancs de l’école. Premières victimes de la pénurie de professeurs, les écoles défavorisées n’ont souvent pas les moyens d’offrir un véritable projet éducatif aux élèves et le décrochage scolaire gronde… Pourtant, les autorités « se sont engagées à garantir une éducation gratuite et de qualité pour chaque enfant », rappelle Unicef Belgique mardi dans un communiqué. « Place aux actes, pas aux excuses! »

Malgré des dépenses publiques dédiées à l’éducation qui représentent 6,2% du PIB (alors que la moyenne européenne s’établit à 4,6%), une élève sur cinq en Belgique ne possédait pas en 2019 les compétences de base en lecture, mathématiques et sciences, pointe l’Unicef, citant les résultats de la dernière étude du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa). En parallèle, près de la moitié (43,5%) des directeurs d’école en Belgique manquaient en 2018 d’enseignants dans leur établissement, contre 33,9% en 2015.

La pénurie de professeurs, c’est une réalité cuisante pour certains élèves, généralement en situation de vulnérabilité socio-économique. « Pendant des mois, on n’a pas eu de cours de français, de maths, de géographie, même de néerlandais », raconte une jeune néerlandophone de 17 ans. Laissés à eux-mêmes, de nombreux élèves décrochent et ce sont autant de talents qui restent confidentiels. « Sans ma maman, la seule à me motiver à aller à l’école, je crois que je ne me rendrais plus en classe. » « Le système fait que les professeurs motivés ne restent pas dans les écoles démotivées », renchérit J., 20 ans. « Et donc l’école cherche des professeurs mais, à force de chercher n’importe qui, on tombe sur n’importe qui. C’est pas l’école qui est importante: ce sont les matières et les professeurs. »

Les inégalités dans le milieu scolaire touchent donc principalement les enfants en risque de pauvreté et d’exclusion sociale, soit plus d’un enfant sur cinq, note l’Unicef. Ces jeunes « ne peuvent pas attendre 2030 pour voir les effets des réformes actuelles », martèle Christèle Devos, directrice générale d’Unicef Belgique. Car quitter l’école sans diplôme a un effet boule de neige sur l’avenir de ces enfants, qui entreprendront plus difficilement aussi des études supérieures. « Ce constat n’est pas nouveau, mais les écarts se sont creusés », alerte l’Unicef, qui demande dès lors aux gouvernements d’agir. (INT, GEN, BEM, NLE, fr)

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