C’est un mariage qui attendait depuis plus de cinq ans d’être officialisé : la commission Enseignement supérieur du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé jeudi un projet de décret autorisant la fusion entre l’UCLouvain et l’université Saint-Louis Bruxelles.
Les deux institutions avaient annoncé leur décision de fusionner en 2017, une union déjà appliquée dans les faits depuis plusieurs années maintenant, mais qui attendait toujours la validation officielle des autorités publiques. Dès l’annonce des fiançailles, le projet avait suscité de vives tensions dans le monde académique, l’ULB notamment voyant d’un très mauvais œil une présence encore plus importante de l’UCLouvain sur le territoire de la Région bruxelloise. Fruit d’un long et difficile compromis, le décret approuvé jeudi limite d’ailleurs toute expansion de l’université fusionnée en lui imposant un moratoire de cinq ans sur les nouvelles formations que le site de Saint-Louis voudrait lancer, hormis celles en lien avec la réforme de la formation initiale des enseignants.
Par ailleurs, les deux universités fusionnées verront leurs subventions communes diminuer quelque peu -de l’ordre de 1,23 million d’euros par an sur base des chiffres de 2022- ainsi que les subsides sociaux qu’elles reçoivent de la FWB. L’argent ainsi économisé sera redistribué aux autres universités. Le décret a été approuvé jeudi midi en commission par les élus de la majorité PS-MR-Ecolo. L’opposition PTB ainsi que les Engagés se sont, eux, abstenus.
La formation marxiste a dénoncé la création d’un « mastodonte dans une optique de concurrence entre les établissements ». Les Engagés ont, eux, critiqué les restrictions en matière d’habilitations, lesquelles sont contraires à l’autonomie académique et peu respectueuses des libertés d’enseignement prévues par la Constitution, ont-ils fait valoir. À côté de ce décret validant la fusion entre l’UCLouvain et Saint-Louis, les députés ont approuvé dans la foulée un projet de décret sur la gestion des demandes d’habilitations, c’est-à-dire les nouvelles formations que les universités et Hautes écoles de la FWB souhaitent pouvoir organiser. Le texte entend à cet égard éviter les concurrences territoriales, encourager les filières d’avenir et favoriser les demandes qui répondent à des besoins sociaux et économiques, le tout dans une meilleure transparence et cohérence de l’offre globale, a défendu la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR).
Son décret énonce à cet effet les critères à remplir pour qu’une nouvelle habilitation soit validée, définit la procédure d’examen de ces demandes, et règle la question des « habilitations dormantes », c’est-à-dire celles qui n’auront pas été activées après un délai de quatre ans. Ces deux décrets devraient être définitivement validés en séance plénière du Parlement d’ici quinze jours. (INT, POL, EDR, BPE, fr)