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Apprendre à étudier grâce à Minecraft

Rédigé par Caroline Dunski pour Studéo

À Mons, Technocité et Microsoft proposent aux enseignants de Wallonie, du primaire au supérieur, un centre de ressources ouvert pour l’apprentissage du logiciel Minecraft Education Edition.

La Minecraft Education Academy, lancée officiellement le 13 mai dernier, constitue la première pierre de DigiPLAY, un espace dédié à la Ludo pédagogie et à l’innovation pédagogique, qui s’ajoute à Technobirds et Technobees, les pôles que le centre de compétences montois dédie aux industries culturelles et créatives (ICC) et aux technologies de l’information et de la communication (TIC). 

« Minecraft Education sera notre outil majeur, confie Jérôme Marciniak, gestionnaire de projet pédagogique chez Technocité, mais il y en aura bien d’autres qui seront proposés pour aider les enseignants, du primaire au supérieur, à intégrer en classe des mécaniques issues du jeu, et pas seulement le jeu vidéo. Dans cet espace, il y aura aussi notre Escape Game, dont un nouveau scénario sera proposé à la rentrée. »

L’échec comme étape dans la progression

« Attirer l’attention des élèves et surtout la conserver n’est pas chose aisée quand on est enseignant. Avec Minecraft Education, les enfants sont si absorbés par les activités qu’ils ne veulent plus aller en récréation… C’est notre volonté de capitaliser sur cet engagement pour leur apprendre des concepts complexes, notamment en programmation. Le résultat est visible immédiatement, l’échec n’est plus perçu comme quelque chose de négatif, mais bien comme une étape dans la progression. C’est la force du jeu vidéo : die and retry (ndlr : mourir et réessayer) ! Quand on dit ‘Minecraft’ à un élève, il n’est plus à l’école. Son comportement change et son engagement augmente. Utiliser Minecraft en classe, c’est capitaliser sur le côté vampirisation du jeu vidéo pour apprendre en jouant. Minecraft est un jeu de type bac à sable. On y fait ce qu’on veut, en mode survie, aventure ou créatif. C’est le jeu numéro un dans le monde et il plait aux parents parce qu’il est non violent. »

En mode survie, le joueur (voire plusieurs joueurs qui se coordonnent) pratique le « crafting ». C’est-à-dire qu’il récolte des ressources telles que du bois, des pierres ou des minerais rares qu’il modifie pour construire un monde. En mode créatif, toutes les ressources sont disponibles à foison. L’intérêt de ce jeu est que le joueur, aussi appelé « builder », peut voler ou faire tenir des éléments dans l’espace. « On utilise ce mode de jeu avec des élèves pour redessiner leur classe, par exemple. » Le mode aventure, quant à lui, se joue avec des univers ou des mondes existants et combine des composantes survie et construction. Régulièrement, de nouveaux mondes sont ajoutés au catalogue. « Les joueurs s’approprient le monde de leur choix et créent leur propre jeu avec leurs propres règles. La composante sociale de Minecraft est très importante. Parfois, les gens jouent, parfois ils se contentent de communiquer entre eux. »

40% de mémorisation supplémentaire

« Technocité accueille des classes entières qui viennent pendant une journée pour participer à différents ateliers par petits groupes. Nous nous déplaçons également directement dans les écoles où nous prenons en charge la classe entière. D’après la théorie de la ludo pédagogie, apprendre en jouant permettrait 40% de mémorisation supplémentaire. C’est intéressant pour l’enseignant qui éprouve des difficultés à canaliser ses élèves. Souvent les profs sont extrêmement surpris par le comportement de leurs élèves », poursuit Jérôme Marciniak.

« Dans les années qui viennent, l’apprentissage des algorithmes sera indispensable. 75% des métiers qui seront pratiqués dans 8 ans n’existent pas encore. Des études tentent de déterminer quelles compétences techniques seront nécessaires. Savoir coder sera indéniablement l’une d’elles, au même titre que la maîtrise du français. L’industrie 4.0 sera équipées de casques de réalité augmentée et elle va avoir besoin de personnes capables de coder ces outils. Avec Minecraft, les enfants font de la programmation par blocs. Ils peuvent aborder des fonctions logiques plus complexes, comme la condition ou les boucles… On peut leur parler de concepts de programmation sans mettre de noms dessus. Les enfants acquièrent très vite la maitrise. Lors d’un stage, une douzaine d’enfants devaient construire un château. Onze s’y sont mis et l’un d’eux est resté seul dans son coin. Pendant que ses camarades construisaient le château, en-dessous, il a bâti une cathédrale immense, qui faisait une fois et demie la taille du château ! »

Le programme de formation pour les enseignants démarrera à partir du mois de septembre mais, à la demande de certaines écoles, des ateliers sont déjà organisés cet été pour entamer leur apprentissage au plus vite. Au démarrage, les enseignants trouveront à Mons un centre de ressources ouvert pour l’apprentissage du logiciel Minecraft Education Edition (MEE). Ils apprendront à utiliser et à déployer la solution en classe et formeront une communauté de formateurs et d’enseignants désirant utiliser ce dispositif innovant au sein de leur environnement pédagogique. 

Dans un second temps, des formations seront proposées aux enseignants pour qu’ils maîtrisent l’outil et mettent en place des séquences de cours personnalisées quelle que soit la matière abordée. MEE leur servira de support pédagogique pour traiter divers sujets d’actualités aves les élèves de primaire et de secondaire : préservation de la biodiversité, liberté d’expression, lutte contre les Fake News, genre et tic sont autant de thèmes abordés dans Minecraft. En attendant, les enseignants peuvent déjà trouver en ligne quantité de défis à relever avec leur classe. Une petite fiche indique le temps que dure le jeu, les compétences qu’il permet de développer, telles que la créativité, l’esprit critique, la communication, la collaboration… Alors, on joue ?

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