Rédigé par Marie-Ève Rebts pour Studéo
Vous aimeriez arrêter de procrastiner, de remettre toujours les tâches à plus tard ? C’est possible avec un peu de méthodologie mais aussi de remise en question ! Voici quelques clés proposées par un psychologue.
« Je le ferai demain. » Quand il est question d’étude, de travaux ou autres tâches peu agréables, certains étudiants ont une fâcheuse tendance à remettre l’épreuve à plus tard. On appelle ça la procrastination, et l’on a souvent tendance à croire qu’il s’agit simplement de paresse ou d’un défaut auquel on ne peut pas remédier. En réalité, le phénomène est plus complexe que ça… « La procrastination est avant tout une stratégie de gestion du stress et elle est d’ailleurs très efficace puisque quand on remet les tâches à demain, le stress disparaît directement », souligne Michaël Devilliers, psychologue, formateur et conférencier basé à Louvain-la-Neuve.
Le fait de procrastiner ne concerne évidemment pas tout le monde et peut survenir à différents moments de la vie, mais l’entrée dans les études supérieures est souvent une période clé. « En secondaire, le moteur d’action des étudiants est généralement basé sur l’obéissance ; on fait les choses parce qu’on nous le demande. Mais il arrive un moment où ce moteur externe ne fonctionne plus, donc on arrive à un point de choix : soit on devient pro-actif et on fait les choses pour soi, soit on tombe dans la passivité – c’est-à-dire la procrastination », poursuit le psychologue.
La bonne nouvelle est que la procrastination n’est pas une fatalité mais un problème face auquel on peut agir grâce à de la méthodologie et surtout grâce à la gestion des émotions – notamment de la peur que l’on cherche à fuir en procrastinant. Michael Devilliers a élaboré une formation en ligne à ce sujet (michaeldevilliers.com) et propose ci-dessous un parcours en 4 étapes pour comprendre ce qui pousse à procrastiner et comment y remédier. « Si l’on bloque à une étape, c’est que le problème se situe là et il n’est pas nécessaire d’aller au point suivant », précise-t-il.
Découvre les moments que tu vis quand tu as une seconde session.
Étape n°1
Se demander s’il y a de la joie dans ce qu’on fait, dans son projet. « Est-ce que les études que je fais ou la promesse du métier à l’issue de celles-ci m’intéressent, me procurent de la joie ? » Selon Michael Devilliers, il est nécessaire d’avoir une motivation intrinsèque, un moteur qui pousse à faire les choses. Si cet élément est absent, il n’est pas nécessaire d’aller plus loin et il est important de se poser la question du sens de ses études : « Cela peut mener à des réorientations mais pas toujours, précise le psychologue. Parfois, les étudiants ont simplement besoin de spécifier des études qui sont un peu trop générales, ou de se focaliser sur le métier qu’ils veulent faire si leur cursus est un peu déconnecté de la réalité du terrain. »
Étape n°2
Se demander : « Si j’envisage de passer à côté de mon projet d’étude ou professionnel, est-ce que ça me fait peur ? Et à quel point ? » Comme le souligne le Michaël Devilliers, « c’est une étape dans laquelle on se sert de la peur pour tester la joie dont on parle dans l’étape précédente. Car si l’on n’a pas peur de passer à côté de son projet, c’est que celui-ci était une fausse joie, une bonne résolution du genre « ce serait chouette de… mais si je manque ça, ce n’est pas très grave. » Si c’est le cas, Michaël Devilliers recommande de revenir à l’étape 1 pour essayer de déterminer ses vraies aspirations, un projet auquel on tient et qu’on ne voudrait pas manquer. Il se peut toutefois que l’étudiant ne ressente pas de peur par rapport à l’éventuel abandon de son projet car il cherche à contourner cette émotion, même de façon inconsciente. Dans ce cas, il est nécessaire de passer à l’étape 3 pour se confronter à la peur.
Étape n°3
Commencer à envisager l’action en déterminant et planifiant les tâches à réaliser. « Si l’étudiant est dans un mécanisme dans lequel il évite la peur, parfois cette étape peut la réactiver, souligne Michael Devilliers. Quand on commence à lister les choses que l’on doit faire et qu’on les place en regard du temps dont on dispose, la peur a tendance à se manifester même si elle était enfuie. » Cette étape permet donc d’entrer dans le concret et à l’issue de celle-ci, l’étudiant doit avoir déterminé ce qu’on appelle « le plus petit pas possible ». « Il faut se demander ce qu’on doit faire si l’on veut s’y mettre maintenant, quelle est la toute première étape pour réussir son examen ou son travail par exemple. On ne peut en effet pas passer à l’action si l’on ne sait pas comment, et c’est pourquoi la méthodologie peut aider à ce stade. »
Étape n°4
Passer à l’action en ressentant la peur et en agissant. « C’est le moment où l’on fait le premier pas qu’on a déterminé dans l’étape 3, explique Michaël Devilliers. L’idée n’est pas d’éviter la peur mais d’accepter de sentir l’éventuelle tension ou boule au ventre et de garder le contrôle malgré les émotions qu’on ressent. C’est en effet souvent en ressentant la peur qu’on est poussé à passer à l’action, et pour s’aider à sentir cette peur, on peut envisager l’échec et l’action comme on l’a fait lors des étapes 2 et 3. »
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