J'ai discuté avec mon colocLifestyleOn discuteSantéSociété

J’ai discuté avec mon coloc #4 : le rapport au poids

« J’ai discuté avec mon coloc », c’est quoi ? C’est la rubrique dédiée aux opinions, billets d’humeur, coups de cœur et coups de gueule des étudiants. Pour chaque « J’ai discuté avec mon coloc », on aborde une thématique sous la vision d’un étudiant de Belgique francophone. Tu es étudiant·e et tu voudrais parler d’un sujet en particulier ? Contacte-nous.


Nous étions à table, dans mon kot, pour la première fois depuis longtemps entre filles lorsqu’au beau milieu d’une conversation, l’une de mes cokoteuses me demande si j’ai maigri. Je lui réponds que je n’en sais trop rien parce que je n’aime pas me peser, ça me fait un petit peu peur. Les autres ne me regardent pas surprises, au contraire, chacune commence à enclencher la conversation sur son rapport au poids et plusieurs questions en ressortent. Bref, j’ai discuté avec mes colocs de notre rapport aux poids.

1/ Comment se fait-il que chacun.e de nous se soit déjà senti.e gros.se, mal dans sa peau à cause de son poids ou encore laide avec ses rondeurs ?

La réponse n’est pas simple et nous avons décortiqué les causes de nos insécurités :

  • Les publicités : même si les choses bougent en matière de diversités des corps dans le marketing, nous sommes encore bien loin du compte en matière d’injonctions à la minceur
  • Les séries/films : nous avons fait le même constat en ce qui concerne notre activité favorite, lorsque nous regardons un film ou une série, les représentations de personnes ayant des rondeurs sont parfois inexistantes ou elles sont bien souvent des personnages secondaires. On a eu beau chercher, il nous a fallu longtemps pour trouver un personnage principal qui ne corresponde pas au standard de minceur.
  • Nos aînés : malheureusement, que ça soit nos parents ou grands-parents, ils ont vécu dans une société qui était beaucoup moins ouverte aux différents types de corps. Il arrive donc qu’eux-mêmes soient sources d’injonctions. « Tu as bien mangé cette semaine », « tu as pris du poids ? » … Ce sont des phrases que nous avons entendues en rentrant chez nous le week-end.

Notre conclusion fût assez claire, les deux premiers points sont compliqués à éviter dans la vie de tous les jours mais un petit rappel simple nous a encouragé : ce n’est pas la réalité et ça ne le sera jamais. En ce qui concerne les aînés, ils ont grandi dans une autre époque, un autre siècle même et donc de toute façon… ok boomer (mais on va pas se mentir, ça reste compliqué d’éviter leurs remarques).

2/ Est-ce que c’est grave si je fais le même poids que mon copain ?

Cette question peut paraître absurde mais lors de notre conversation nous étions deux dans la pièce à soulever cette question. L’une de mes cokoteuses, expliquant qu’elle faisait le même poids que son copain alors qu’il mesurait beaucoup plus qu’elle, nous disait qu’elle se sentait parfois grosse de part cette raison. Il se trouve qu’inversement, son copain s’était déjà senti maigrelet en sachant qu’elle faisait le même poids que lui.

J’avais été dans la même situation qu’elle et je lui ai alors demandé si elle se souciait du regard des autres sur son couple en général. Elle m’a répondu que non et c’est exactement où je voulais en venir ! Pourquoi le fait de peser le même poids dans un couple hétérosexuel poserait problème puisque le regard des autres sur notre couple n’est absolument pas important ? C’est une bonne question à se poser.

3/ Est-ce qu’on peut avoir des insécurités liées au poids même si l’on correspond à un certain standard ?

L’une de mes cokoteuses nous faisait part elle aussi de ses injonctions liées au poids et pourtant elle correspond à une certaine norme, elle n’est pas spécialement costaude et c’est justement ce qui crée ses insécurités. « Tu es anorexique », « tu es toute squelettique » … Des phrases comme celles-ci, elle en a entendues par dizaines et elle ne les compte plus. Donc, oui, quand on correspond à un certain standard, on peut aussi se sentir mal dans sa peau et c’est plus courant qu’on ne le croit.

Conclusion : Tu n’es pas tout.e seul.e à te poser des questions sur ton corps et sur ton poids. N’hésite pas à en parler autour de toi, tu te rendras compte que beaucoup partagent ces insécurités et ça te permettra ainsi d’avoir un peu plus confiance en toi. C’est difficile d’accepter son corps et les étapes pour y arriver sont longues et compliquées mais s’entourer des bonnes personnes et leur parler de ce sujet peut parfois faire le plus grand bien. Tu seras ainsi rassurée et tu pourras aussi rassurer les autres.

Retrouve tous nos articles « J’ai discuté avec mon coloc » sur Facebook et Instagram

What's your reaction?

Related Posts

Une petite notification ? OK Pas tout de suite