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Le burnout, mode d’emploi

Rédigé par Marie-Ève Rebts pour Studéo

Le burnout est un phénomène dont on parle de plus en plus ces dernières années, y compris dans le monde étudiant. Mais comment le reconnaître et surtout comment en sortir ? Explications.

Burn-out, bore-out, brown-out… Ces dernières années, plusieurs mots ont fait leur apparition dans notre vocabulaire pour exprimer l’épuisement physique et mental qui peut toucher différentes catégories de personnes comme les travailleurs, les parents et même les étudiants. Un burnout est généralement causé par une surcharge de travail et/ou un surinvestissement, un bore-out est plutôt lié à l’ennui chronique tandis qu’on parle de brown-out en cas de perte de sens et d’engagement. 

D’autres facteurs peuvent aussi favoriser ce genre d’épuisement, comme par exemple le harcèlement, les difficultés relationnelles, la fatigue physique, le stress qui s’accumule… « Chez les étudiants, le burnout peut aussi être lié à des pressions familiales, des filières d’études dans lesquelles il y a beaucoup d’exigence et/ou de concurrence, des méthodologies de travail inefficaces ou même la procrastination car elle peut rendre les tâches infaisables à la longue », ajoute Michael Devilliers, psychologue, formateur et conférencier basé à Louvain-la-Neuve. 

« La période du Covid a favorisé les situations de burnout dans le monde étudiant car d’une part les nombreuses adaptations demandées (ndlr : cours à distance, mesures sanitaires…) pouvaient être sources de stress, et d’autre part les relations qui sont protectrices ont été drastiquement réduites. » Il faut évidemment noter que l’origine d’un burnout peut être multifactorielle, et que l’épuisement mental ressenti peut être général ou se limiter à un domaine de la vie en particulier – comme par exemple les études. 

Comment reconnaître un burnout ? 

Les symptômes d’un burnout sont souvent variables d’une personne à l’autre, mais il y a généralement quelques signes qui ne trompent pas. Un burnout peut par exemple se manifester par une baisse du niveau d’énergie, de l’épuisement même après une bonne nuit de sommeil, des troubles de la concentration, de l’irritabilité, du chaos émotionnel, des angoisses qu’on ne comprend pas, un retrait social… Dans le cadre des études, cela peut aussi mener au décrochage scolaire. 

Le burnout peut s’installer progressivement et il est parfois difficile à reconnaître ou à accepter, car plusieurs de ses symptômes peuvent seulement sembler passagers ou anodins. « Souvent, on cherche à tenir, à résister, notamment face au stress car c’est quelque chose de valorisé dans le cadre du travail ou des études », observe Michael Devilliers. « Cela peut fonctionner sur le court terme mais certainement pas à long terme. Tant qu’on résiste, on ne ressent généralement pas les symptômes et effets du burnout mais ceux-ci continuent à s’accumuler. » Plus l’on fait taire les symptômes et l’on réagit tard, plus on risque donc d’intensifier et d’aggraver le burnout. 

Quelles solutions pour en sortir ?

Plutôt que de résister constamment aux éventuels signaux d’un burnout, il est préférable de chercher à y remédier assez rapidement. Selon Michael Devilliers, la première chose à faire est de ne pas s’isoler : « Les contacts sociaux sont une véritable protection face au burnout, donc il ne faut pas hésiter à échanger et à partager, y compris avec des proches. » 

Le fait d’être entouré permettra notamment de trouver les ressources nécessaires pour se faire encadrer par un psychologue ou autre même si l’on a perdu toute énergie ou volonté. Le type et la durée d’accompagnement peuvent varier en fonction des besoins de chacun, c’est pourquoi Michael Devilliers recommande de tester plusieurs professionnels si nécessaire. « Au final, une première rencontre chez le psychologue est comme un entretien d’embauche et il ne faut pas hésiter à s’écouter, à choisir un professionnel avec qui on se sent bien. Ce n’est pas forcément une question de compétence, cela peut simplement être lié aux affinités personnelles. »

En général, la démarche pour sortir du burnout débutera par l’identification de ses causes, car cette étape est déterminante pour la suite du chemin.  « Une situation de burnout liée à une mauvaise méthodologie de travail peut par exemple rapidement se débloquer », illustre Michael Devilliers. « Par contre, si l’on a affaire à des pressions et histoires familiales, la prise en charge peut être plus longue. C’est toutefois à chaque personne de déterminer jusqu’où elle souhaite évoluer dans le travail personnel : certaines se limiteront plutôt à un travail de coaching, alors que d’autres chercheront à aller plus loin dans l’introspection. »

Souvent, sortir d’un burnout implique de faire une pause dans ses activités, voire de se réorienter. Il faut savoir que plusieurs universités et écoles disposent d’équipes et de ressources pour faire face aux situations comme le burnout, donc n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre établissement !

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