On les distribue dans les festivals, on peut en acheter quasiment dans tous les magasins à 1€ pièce, ils sont souvent cachés dans les portefeuilles des étudiants : vous l’aurez compris, aujourd’hui on va parler capote…. et consentement. Parce qu’après vous avoir parlé de l’importance du consentement sexuel, je pense qu’il est temps de vous parler de cette technique très furtive qu’est le stealthing. Rassurez-vous, jusqu’il y a peu, moi non plus je ne connaissais pas du tout ce terme.
Pour tout vous dire : J’étais avec un garçon. Tout allait bien, tout allait bien. Tout était très agréable, très bien réalisé. Bravo monsieur, vraiment très bien. Puis soudainement, mais très très soudainement, c’est-à-dire une soudaineté rare dans l’histoire de la soudaineté, le mec enlève son préservatif sans rien me demander. (Si jamais, je fais référence à un texte de Blanche Gardin, une humoriste que je vous conseille fortement d’aller regarder !).
Bref, je ne remarque son geste qu’une fois l’acte terminé. Un peu abasourdie, je lui demande, d’une manière beaucoup trop timide et polie avec le recul, ce qui lui a pris. Sa réponse : « Ça me gênait, je pensais que tu étais d’accord et que tu l’avais vu. ». Mais oui, bien sûr, dans la quasi-pénombre et sous un angle qui me permettait parfaitement de voir ce qui se passait à cet endroit, j’ai sûrement dû faire un geste de la tête pour acquiescer à son acte. (Ironie bien sûr).
D’ailleurs, pour votre info, les préservatifs sont remboursables. Du coup, plus d’excuses !
Mais d’où vient ce terme ?
Le stealthing est un terme anglais qui se traduit par « furtivement » en français. Vous l’aurez compris, c’est une pratique qui consiste à retirer son préservatif à l’insu de son ou sa partenaire pendant un rapport sexuel.
Pourquoi ça nous met en colère ?
La base de tout rapport sexuel est le consentement (rentrons-nous bien ça dans nos têtes). Cet accord ne concerne pas uniquement « la pénétration » en tant que telle, mais aussi ce qui l’entoure. Le non-port du préservatif doit donc, lui aussi, être approuvé. Si iel n’a pas envie de pratiquer un rapport sans protection, en AUCUN cas nous ne pouvons lui imposer.
« J’avais la pilule donc c’était bon à ce niveau-là, et on était dépistés tous les deux mais c’était surtout pour le principe, je n’étais pas d’accord pour le faire sans. » (Anonyme)
En plus du non-respect du consentement, cette pratique peut faire courir le risque de transmission d’une maladie sexuellement transmissible ou d’une grossesse non désirée. Dans mon cas, je me suis empressée d’aller à la pharmacie pour acheter la pilule du lendemain. En plus d’avoir dû débourser une certaine somme pour ce médicament, j’imposais à mon corps cette dose élevée d’hormone, tout ça parce que cette personne, gênée par ce bout de plastique, a cru bon d’imposer son envie.
Une fille ayant vécu la même expérience me partage qu’elle aussi était très angoissée. Non pas pour le polichinelle dans le tiroir, mais bien pour les maladies.
« Après, ça a été l’enfer parce que j’avais très peur des MST. Limite être enceinte, à côté de ça, c’était le cadet de mes soucis. J’ai directement contacté le planning familial près de chez moi parce que je n’y connaissais rien. À l’époque, il fallait attendre 2 mois pour faire les tests. Je crois que ces 2 mois ont été les plus longs de toute ma vie. Je dormais quasi plus et j’avais perdu pas mal de poids mais finalement il s’est avéré que je n’avais rien. Le soulagement ! » (Anonyme)
Est-ce interdit par la loi ?
Le viol est défini par la loi comme « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit et par quelque moyen que ce soit, commis sur une personne qui n’y consent pas. Il n’y a pas consentement notamment lorsque l’acte a été imposé par violence, contrainte, menace, surprise ou ruse, ou a été rendu possible en raison d’une infirmité ou d’une déficience physique ou mentale de la victime. »
Pour rappel, la pratique du stealthing est le fait d’enlever le préservatif à l’insu de son ou sa partenaire. Pour qu’on soit clair, « à l’insu » signifie “sans le consentement”. L’effet de surprise et de ruse est au cœur de cette pratique. Le stealthing n’est pas, à l’heure actuelle, défini dans les lois belges. Cependant, l’effet de surprise pourrait être retenu ou non par la justice pour délibérer sur la question. Il n’existe, jusqu’à présent, aucune jurisprudence en Belgique. Cela signifie qu’il n’y a encore jamais eu de procès lié au stealthing.
Cependant, si vous êtes victime de ce genre d’acte et que vous ressentez le besoin de porter plainte, je ne peux que vous encourager à le faire. Il est temps de créer des « précédents » et de faire évoluer les lois et la jurisprudence en la matière.
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