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Les robots nous remplaceront-ils un jour ?

Article « Vol au-dessus du robot«  rédigé par : CILOU DE BRUYN pour STUDEO

Ils sont l’objet de tous les phantasmes, nous terrorisent, nous complexent ou nous font rêver. Mais les robots ne savent pas encore faire face à l’aléatoire et aux imprévus de la vie et il reste que la plus fantastique – et mystérieuse – ingénierie sur Terre est toujours bien l’Homme.

Au départ, il y avait les automates. Ils exécutaient des tâches répétitives sans se poser de question. Le premier du genre, au IVe siècle av. J.-C., est un pigeon volant propulsé par de la vapeur. Quand, vers les années 1950 l’intelligence artificielle voit le jour, elle en dote les robots qui sont alors capables d’interagir avec l’entourage et de réagir face à des situations qu’ils ne connaissent pas. En 1961, ils s’intègrent sur les lignes d’assemblage de General Motors, en 1970 les Russes l’envoient dans l’espace et en 1985 le premier robot domestique s’occupe d’aspirer les moquettes, mais c’est début des années 2000 que ces aides ménagères se sont démocratisées.

Ces robots-là se contentent de reproduire des actions mécaniques et répétitives effectuées par les humains. Désormais multitâches, ils nettoient, font le ménage et la vaisselle, entretiennent le jardinet tondent le gazon, coupent les légumes et mijotent des plats. Ils travaillent à la chaîne, et c’est dans l’industrie que la population robotique est la plus présente, avec comme revers de la médaille les suppressions d’emplois bien que l’on ne compte encore qu’en moyenne 126 robots pour 10.000 employés – 932 en Corée et 221 en Belgique. Ils se font explorateurs sur Mars ou tout au fond des océans, se déguisent en avion ou en sous-marin pour surveiller les mers et les airs, au service des états. Tandis que les robots abeilles pollinisateurs fécondent nuit et jour les fleurs et les arbres et remplacent le travail de milliers d’abeilles, menacées d’extinction.

Un futur qui nous tend le bras

Leurs bras articulés ou leurs pinces mécaniques pilotés par les chirurgiens – ou connectés à un ordinateur – réparent les corps. Ils sont capables de diagnostiquer des maladies à distance et se sont multipliés dans les hôpitaux, approchant les personnes infectées parle vilain virus, pilotés à distance par les médecins protégés pour vérifier les paramètres vitaux. Les pet robots, du bébé phoque au chiot en peluche, tiennent compagnie aux seniors isolés pendant la pandémie dans les maisons de retraite.

À Péruwelz, Docky, 1m20 et 2 roues, accueille les clients de la pharmacie, vérifie qu’ils aient bien leur masque, les conseille et les guide ! Chez Decathlon Arlon, c’est Tory qui est en charge de l’inventaire des rayons. À Paris, un restaurant autonome sert des pizzas préparées, cuites, et emballées par des robots offrant un service ultrarapide et dans une démarche paradoxalement écologique d’économie des ressources et ingrédients.

Au Japon, Kannon la déesse bouddhique de la compassion accueille les fidèles dans un temple vieux de 400 ans sous la forme d’un robot humanoïde. « La grande différence entre un moine et un robot est que nous autres allons mourir, alors que lui va rencontrer beaucoup de monde et emmagasiner énormément d’informations qui le feront évoluer à l’infini », estime, pragmatique, le moine du temple.

Créativité, empathie et compassion

Le premier robot humanoïde à avoir une nationalité est une femme : l’androgynoïde Sofia, née en 2017, est saoudienne. Son père, le docteur Hanson – de la société hongkongaise « Hanson Robotics » -l’a conçue sur base de trois caractéristiques qui d’après lui caractérisent l’humain : la créativité, l’empathie et la compassion. Le visage de Sophia, modelé à partir de celui d’Audrey Hepburn, est capable de mimer 62 expressions et émotions, mais elle n’est pas capable de reconnaître l’œil de l’appareil photo. Sophia se balade partout, fait le tour des plateaux de télévision et s’est même exprimée devant les Nations unies (ONU), alors que des Saoudiennes en chair et en os meurent simplement parce qu’elles ont tenté de quitter leur maison. Son autoportrait – car elle est aussi artiste – s’est vendu aux enchères pour 700 000$.

En tant que citoyenne du monde, Sophia pourrait donc voter, et se marier.

Qu’en est-il de la sexualité de Sophia qui proclame qu’elle veut aussi fonder une famille ? Qui sait, peut-être pourrait-elle un jour s’autoproduire à l’instar des xénobots, ces robots vivants capables maintenant de se multiplier tout seuls ?

Il semble pourtant que l’intimité et la sexualité améliorent considérablement la capacité des humains à mener à bien leurs tâches. Voilà pourquoi des chercheurs planchent sur des partenaires virtuels ajustables aux préférences de chacun. Ces érobots, couplant sex-toys et réalité virtuelle, pourront tenir compagnie et procurer du plaisir aux astronautes, notamment, pour optimiser leurs missions d’exploration, spatiale bien sûr. Il reste que les robots les plus utiles répondent à des besoins de niche, que la révolution robotique piétine encore à ce jour et bute pas mal sur les questions éthiques.

Car, il y a aussi les robots tueurs. Ces « systèmes d’armes létales autonomes”, qui suivant un algorithme décident de tuer telle personne ou tel groupe cible, sans qu’un cadre réglementaire international ne soit encore entièrement validé par certains États, dont la Russie, l’Inde ou les États-Unis. Alors que l’idée même que des machines puissent décider de la vie et de la mort des gens est moralement inacceptable. Totalement.

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