Pour nos amis de l’Est (les liégeois si tu es nul en géographie), c’est un monument du folklore étudiant : la Saint Toré. Une bonne excuse pour faire la fête, mais aussi, une histoire pour le moins surprenante. Alors, tel un animateur de télévision qui visite des châteaux, Kotplanet t’emmène découvrir l’histoire de la Saint-Toré.
La statue
On remonte dans les années 1880. Un certain Léon Mignon (stylé le nom de famille) sculpte une statue représentant un taureau et son dompteur : Le Dompteur de Taureau. Elle représente un dompteur, nu, qui tient un taureau par une corde. Le taureau est un des symboles de la province de Liège. Mais la statue, implantée aux Terrasses de Liège, créa des polémiques, en raison des sexes, du taureau et du dompteur, un peu trop visibles pour certains.
Rapidement, les étudiants Liégeois adulent la statue, qui est renommée Saint-Toré (Saint-Taureau en liégeois). Ils sont heureux de contempler en grand, ce que leurs confrères bruxellois ont en petit (en référence au Manneken Pis). La statue devient alors un symbole des étudiants. Et les Terrasses de Liège deviennent un passage obligé des cortèges étudiants.
Malheureusement, la deuxième guerre mondiale arrive, et les étudiants, pour prendre soin de leur taureau, cache la statue dans les caves de l’Académie des beaux-arts. Après la guerre, la statue fut canonisée par les étudiants le 12 décembre 1947. Le Dompteur de Taureau devient alors le Saint-Toré.
Le cortège
En revenant d’une Saint-Verhaegen, le président de la Commission Folklorique de Liège veut monter un projet : une sortie avec des chars, à laquelle tous les cercles peuvent participer. Ainsi naquit l’idée de la Saint-Toré. Le premier cortège a eu lieu le 17 février 1949, dans le cadre du Congrès International de la Presse Universitaire.
Désormais, la Saint-Toré rassemble de 10 000 à 15 000 étudiants, le troisième weekend du mois de mars. Et pour la petite anecdote, chaque année, les parties intimes du Taureau sont repeintes de la couleur du comité de baptême du/de la président.e de l’AGEL (Association Générale des Étudiants Liègeois).
La Saint-Toré, c’est aussi l’occasion de se retrouver entre étudiant, et de faire la fête. Comme quoi, le folklore étudiant rassemble bon nombre d’étudiants, juste autour d’une statue.