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C’est quoi le décret paysage et sa réforme ?

Tu en as sûrement déjà entendu parler au cours de tes études supérieures, mais encore plus depuis ces dernières semaines. Le fameux décret paysage, celui qui a fait manifester les étudiants ce jeudi 22 février. Mais dans le fond, c’est quoi le décret paysage ? 

Le décret Marcourt 

Commençons par une mise en contexte : en 2013, le ministre de l’Enseignement supérieur, c’est Jean-Claude Marcourt. Et dans son mandat de ministre, il a envie de rendre plus accessible les études supérieures en fédération Wallonie-Bruxelles. Il va alors instaurer un ensemble de règles dans l’enseignement. C’est notamment grâce à lui que les élèves de l’Enseignement supérieur peuvent accéder à l’année suivante, avec 45 crédits. Tout cet ensemble de règles va s’appliquer avec ce décret Marcourt, alias, le décret paysage. Si vous voulez son nom complet : le voici : “Décret définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études”. 

Et pourquoi les étudiants manifestent ? 

Jusqu’ici, “tout va bien” pour les étudiants. Même si le décret a subi quelques petites modifications, à l’impulsion des autorités académiques, les étudiants en sont plutôt satisfaits. Le problème, c’est que les différent•e•s ministres de l’Enseignement supérieur, notamment Valérie Glatigny, tentent de modifier ce décret, pour en durcir certaines règles. La principale cause : “avec le décret Marcourt, dans les universités, la proportion d’étudiants qui ont décroché leur diplôme de bachelier en trois ans est passée de 27,5% (pour la cohorte 2011-2012) à 23% (pour la courbe pour la cohorte 2015-2016), selon la ministre Françoise Bertiaux (ministre de l’Enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles).” (RTBF) Et toujours selon la ministre, “Il fallait absolument corriger certains effets pervers du décret. Le système d’accumulation des crédits induisait une fausse idée de réussite. Le relèvement des attentes en matière de réussite rehausse les ambitions des étudiants vers le haut.” 

Alors, en 2022, est mise en place la réforme du décret paysage de Valérie Glatigny dans les écoles supérieures, durcissant et réformant certaines règles du décret Marcourt. On observe alors ses effets néfastes sur les étudiants en cette année scolaire 2023-2024. Selon les chiffres de la FEF, ce durcissement des règles écarte des études ⅓ des étudiants actuels, soit 70 000 personnes à l’échelle Wallonne. Et c’est justement pour ces raisons que les étudiants ont manifesté leur mécontentement ce jeudi 22 février dans plusieurs villes étudiantes de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les étudiants demandent un retrait de la réforme du décret paysage. Une pétition partagée par la FEF a d’ailleurs recueilli plus de 48 000 signatures.

Mais, quels sont les changements qui font débat ? 

Plusieurs réformes font débat au sein des étudiants. Premièrement, les étudiants n’ont plus que deux ans pour réussir leur première année d’étude (bac 1). Selon la FEF, ces mêmes cours de première année causeraient un taux d’échec élevé : 70% des étudiants ne réussiraient pas leur première année à leur première session d’examen. Deuxièmement, pour réussir son année, il ne faut plus 45 crédits minimum, mais bien 60 crédits. Cette mesure rend l’accès limité à un grand nombre d’étudiants de cours de deuxième année. Ainsi, certains étudiants sont contraints de recommencer leur première année et de repayer un minerval, pour réussir quelques crédits restant, sans anticiper ceux de l’année suivante. 

Les étudiants demandent aussi des mesures face à la précarité étudiante, qui augmente, mais aussi face au manque de financement de l’enseignement supérieur


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