L’Université de Namur (UNamur) a défendu mardi sa candidature en vue d’organiser une spécialisation en médecine générale. Cette conférence de presse se tenait alors que le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), réticent sur la question, doit se réunir jeudi pour débattre sur les demandes d’habilitation dans l’enseignement supérieur.
Pour devenir médecin généraliste, un médecin doit réaliser une spécialisation après ses trois années de bachelier et ses trois années de master. Or, cette spécialisation n’est actuellement possible qu’à l’ULiège, à l’ULB et dans les installations bruxelloises de l’UCLouvain.
En proposant cette spécialisation, l’UNamur entend donc élargir la formation tout en la rapprochant des zones où la pénurie en médecins généralistes est la plus importante, à savoir les provinces de Namur et de Luxembourg. Cela, en sachant que celles et ceux qui se spécialisent en médecine générale passent plus de 60% de leur temps en stage. Or, la proximité est un élément important dans le choix du lieu de stage. In fine, le but est donc de favoriser plus d’installations définitives dans ces zones en pénurie.
Alors que l’UMons a récemment vu sa demande d’organisation d’un master en médecine générale refusée, l’UNamur tient aussi à éviter les amalgames. « Nous voulons nous adresser à des étudiants qui ont fini leurs études de médecine et qui ont déjà leur numéro Inami », a expliqué Pierre Garin, doyen de la faculté de médecine de l’UNamur. « Notre projet n’a donc aucun impact sur les numéros Inami. Notre objectif est simplement de répondre à la demande en orientant ces étudiants vers les zones qui en ont un réel besoin. Enfin, notre volonté est d’apporter quelque chose de nouveau par rapport à ce qui se fait ailleurs, en offrant une pédagogie plus active, avec l’apport d’un mentorat. »
En outre, l’UNamur entend développer une « formation par simulation » qui permettrait d’améliorer les compétences des étudiants en termes de réflexion et de communication, sans risque pour les patients. Durant leur formation, ces derniers pourraient aussi se reposer sur un mentor, à savoir un médecin généraliste d’expérience.
En parallèle, l’UNamur se défend de vouloir proposer un master en médecine générale. Cela, tout en insistant sur le fait que l’offre en spécialisation ne couterait rien à la FWB. En effet, la collaboration de l’université namuroise avec l’UCLouvain prévoit d’orienter certains de ses étudiants vers Namur. La FWB les financerait donc à Namur au lieu de le faire à Bruxelles.
« Beaucoup d’étudiants qui font leur bachelier en médecine générale à Namur aimeraient pouvoir y revenir après avoir fait leur master », a encore précisé Pierre Garin. « Notre habilitation répondrait donc aussi à cette demande. Pour l’heure, on estime qu’une trentaine d’étudiants pourraient être intéressés dès la prochaine année académique. »
« Jusqu’à présent, la FWB s’est montrée réticente quant à notre candidature car elle estime que nous n’allons pas résoudre la pénurie de médecins dans les zones rurales concernées », a encore détaillé Annick Castiaux, rectrice de l’UNamur. « Nous ne prétendons pas que notre projet soit la solution miracle. En revanche, nous sommes certains que c’est une pierre nécessaire à apporter à l’édifice afin de construire une meilleure médecine de proximité pour toutes et tous. » (INT, GEN, COR730, DDM, fr)
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