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Quand les étudiants décident de se réorienter

Chaque étudiant.e peut un jour douter de son choix d’études. La première année est synonyme de remises à niveau et de découvertes pour beaucoup d’entre eux. Comment être sûr de ce choix si déterminant ? Et quand le doute laisse place au mal-être, il est parfois juste de se réorienter. Kotplanet.be, le média digital dédié aux étudiant.e.s a demandé directement aux concerné.e.s comment s’était déroulée leur réorientation.

Kotplanet a d’abord rencontré Elise qui s’est réorienté :

La peur du regret

Clarisse, 20 ans, est en première bachelier et avait commencé des études de sage-femme. Pour elle, c’est une véritable vocation : “quand je pense à ce métier, il me passionne, je le trouve beau, je suis une grande amoureuse des nouveaux nés”. Mais aux examens, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Le doute s’installe et la remise en question s’impose. “Quand j’y pense, à l’heure actuelle je ne me vois pas là-dedans. Je ne me vois pas dans un métier de soins. Je crains les piqûres et les faire m’effraie encore plus. J’ai seulement mon stage en juillet mais j’ai peur de me réorienter car j’ai peur de pas trouver ce que j’aime réellement, je me dis autant aller travailler et commencer ma vie mais à côté de ça, j’ai envie de faire des études mais je ne sais pas quoi”. Victoria, 21 ans, ne regrette pas du tout sa décision. “J’avais commencé un bachelier en sciences humaines et sociales mais je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire. J’aimais bien l’intitulé du bachelier et il y avait de l’économie, ce qui était mon option en secondaire. Et puis, je me suis demandée ce que je voulais faire de ma vie, je me suis renseignée sur des métiers plus  » dans le social », en contact avec les gens”. Elle s’est donc rendue au CIO (Centre d’information et d’orientation de l’UCLouvain) afin d’être aidée dans sa réorientation. Victoria a pu enfin trouver sa voie : “j’ai choisi de commencer la logopédie et j’aime beaucoup ce que je fais. Bien que ce soit beaucoup plus compliqué que ce que je faisais avant, je ne regrette pas du tout mon choix”.

Tu as déjà été décu.e de ton choix d’études ?

Pas droit à l’erreur

Certains étudiant.e.s n’ont pas droit à l’erreur étant donné les bourses, les locations de logements étudiants. Clarisse est dans l’obligation de koter puisqu’elle n’habite pas proche d’un campus étudiant, cela engendre des coûts importants tels qu’une seconde année à payer. C’est pourquoi beaucoup d’étudiant.e.s n’ont en réalité qu’une seule chance. Donat, 19 ans, s’est réorienté deux fois. En septembre 2020, il entreprend des études de mathématiques à l’université mais estime après plusieurs semaines ne pas avoir le niveau. Il se tourne alors vers le droit pour se rendre compte très vite que cela n’est pas fait pour lui. Donat est retourné vers sa première intuition, celle de devenir professeur de mathématiques : “je me suis finalement inscrit dans cette école où j’effectue maintenant un régendat en mathématiques. J’ai réussi tous mes examens du Q1 et maintenant j’en suis au Q2. Pour conclure, je dirai que l’année précédente ne fut pas infructueuse, même si arrêter les études m’a paru être un échec dans un premier temps, je me dis maintenant avec le recul que si je n’avais pas tenté ces expériences, si je n’avais pas essayé l’université, je m’en voudrais à l’heure qu’il est”.

L’annoncer à ses proches

Il est parfois difficile de l’annoncer à ses proches et particulièrement à ses parents. Les étudiant.e.s ont peur de décevoir. C’est le cas de Clémentine, 20 ans : “je suis en langues et lettres et je suis en troisième année. Depuis le début de ma première année, je sais que ce n’est pas ce que je veux faire mais au début je ne savais pas quoi faire donc j’ai continué. En deuxième, même problème, j’en ai parlé à mon papa et il n’a pas été très à l’écoute. J’ai donc entamé ma troisième année et me voilà aujourd’hui avec toujours l’envie de changer. Avec des idées d’autres études mais je n’ose pas le faire parce que j’ai peur de décevoir mon entourage et aussi de me lancer dans le vide et peut-être dans autre chose qui ne me plaira pas non plus”. Donat avait dû lui aussi l’annoncer à ses parents : “leur annoncer que je changeais de cursus, ça allait encore. Finalement, ce n’était que moi que cela impliquait vu que j’allais devoir beaucoup travailler pour rattraper le retard. Cependant, leur annoncer que j’arrêtais complètement le cursus, alors qu’eux payaient le minerval ainsi que le kot, ce fut une épreuve assez difficile”. Donat les remercie pour leurs réactions bienveillantes. Ses parents ont tous les deux fait l’université et ont été compréhensifs. Donat, après ce moment difficile, estime que cela était difficile uniquement pour lui : “je l’ai vécu vraiment comme un échec, sachant que je n’avais jamais redoublé. J’ai commencé à compter combien d’argent j’allais leur coûter cette année-là et à me mettre en tête que je n’avais plus le droit à l’erreur”. 

En bref, qu’en pense la communauté @ Kotplanet sur Instagram : 

780 étudiant.e.s ont été interrogés concernant leur choix d’études. 51% considèrent avoir fait le bon choix. Cependant, 14% des étudiant.e.s interrogé.e.s voudraient potentiellement se réorienter mais n’osent pas passer le pas. 36% des étudiant.e.s restant.e.s se sont déjà réorientés durant leurs études. La majorité d’entre eux a pris cette décision à la fin de leur première année de bachelier (56%). Un regret ? Il paraitrait que non puisque 91% de ces étudiant.e.s ne regrettent pas leur démarche.  

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