Où sont les femmes… à Bruxelles ? Du 26 au 28 septembre, l’association L’Architecture qui dégenre a organisé les Journées du Matrimoine. Pour cette septième édition, une trentaine d’activités ont été proposées afin de mettre en lumière l’impact des femmes et des minorités de genre sur l’histoire bruxelloise. Visites guidées, ateliers et projections 100 % gratuites : il y avait de quoi faire pour découvrir le matrimoine belge sous toutes ses formes. Kotplanet s’est penché sur la question.
Les écarts marquants entre l’emploi des femmes et celui des hommes en Belgique. On en parle !
1/ Matrimoine effacé
As-tu déjà entendu parler de “matrimoine”? Non ? Pourtant, loin d’être un “nouveau mot” (néologisme pour les étudiant·es en linguistique), ce terme raconte une grande histoire. En fait, le mot “matrimoine” est utilisé dès le Moyen-Âge pour désigner les biens hérités de la mère. Avec l’intervention de l’Académie Française, le terme tombe en désuétude, et est remplacé par “patrimoine”, autre terme marqué par le genre. En bref, parler seulement de patrimoine effacerait la présence des femmes dans l’histoire d’une communauté, pour mettre en avant leurs homologues masculins.
Aujourd’hui, de nombreuses associations militantes se mobilisent pour remettre en lumière le terme “matrimoine” et toutes les histoires qui vont avec. C’est le cas de L’Architecture qui dégenre. Depuis 2019, les membres organisent ces Journées du Matrimoine avec quatre mots clefs : archiver, célébrer, prendre soin, et transmettre. Pendant ces journées, le but est de redécouvrir l’histoire de Bruxelles à travers les les femmes qui y ont contribué, et de continuer à créer cette histoire en prenant de l’espace dans la ville.
2/ Un projet plus vaste
Alors, la plateforme L’Architecture qui dégenre, ce n’est pas que les Journées du Matrimoine. C’est avant tout un groupe de personnes qui questionnent la ville en rapport avec le genre, et luttent pour la construction d’un espace public plus égalitaire. Parce que, pour la plateforme, la ville n’est pas pensée pour les femmes et les minorités de genre. “Encore aujourd’hui, la ville est faite majoritairement par les hommes et pour les hommes. On le sait, du fait de la socialisation différenciée du point de vue du genre, on va avoir des expériences de la ville, de la mobilité, du logement différentes” explique Apolline Vranken, fondatrice de L’Architecture qui dégenre. La mise en avant du matrimoine n’est donc qu’une de leurs nombreuses missions pour inclure les femmes dans l’espace public.
Avec la popularité des premières éditions des Journées du Matrimoine, l’association a alors lancé la Saison Matrimoine en 2021. Elle se déroule tous les ans, de novembre à mai, et permet l’organisation d’une période plus longue dédiée au matrimoine. Un projet qui fait sens puisque, pour Apolline Vranken, “le matrimoine, c’est partout, tout le temps, 365 jours par an”.
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