À chaque session, les étudiants se préparent pour le marathon du blocus et des examens. Mais arrivés au porte de cette dernière, beaucoup d’étudiants décident de ne pas passer un ou plusieurs examens pour se donner la chance d’en réussir certains. Mais qui sont ces étudiants, pourquoi signent-ils un examen auquel ils se sont inscrits ? Choix stratégique ou dernière chance de se sauver ? Kotplanet, le média digital dédié à la vie des étudiants, tente de déconstruire les clichés derrière le fait de signer un examen.
Une manière d’organiser sa session
Pour Aurore, 25 ans, c’est purement stratégique : “j’ai fait le choix de signer certains examens, non pas par peur de les rater, mais parce que j’ai des objectifs à atteindre en termes de notes”. En laisser pour août permet donc à certains étudiants de se concentrer sur les examens les plus importants mais permet également de se décharger du stress de la session. Aurore est étudiante et aussi maman et fait alors le choix d’étaler sa session pour avoir de bonnes notes tout en continuant son quotidien bien rempli. Pour Coralie, 23 ans, c’était aussi une façon de s’organiser. Actuellement en psychologie, elle ne le fait plus aujourd’hui, mais était une habituée de la signature lorsqu’elle était en biologie médicale. “Je signais parfois parce que nous avions trop d’examens d’un coup et qu’il fallait être stratégique et les diviser en deux sessions. De plus, on ne nous laisse pas sortir avant une certaine heure pendant l’examen, je ne voulais pas perdre de temps pour étudier, je signais donc directement !” Dans certains cas, l’étudiant ne perçoit que cette issue-là. C’est le cas de Luna : “j’aime apprendre et étudier mais il y a des matières où je ne suis vraiment nulle part. J’en laisse tomber plusieurs à cette session pour me concentrer sur les autres matières”.
Inenvisageable pour certains
Lara, 21 ans, française, étudiant en Belgique, ne signe jamais aucun examen. Elle fait le choix de tenter sa chance quoi qu’il advienne. “Je ne signe aucun examen, je me dis toujours que je peux tomber sur quelque chose que je connais ou même si je n’ai rien appris, j’y vais pour voir les questions”. Faire preuve de motivation auprès du corps professoral est tout aussi important pour Lara. Elle veut montrer qu’elle s’est amélioré entre les deux sessions. “Signé en première session et avoir une mauvaise note en août envoie un signal que tu t’en moques. Alors que si tu as d’abord la note de 3/20 et ensuite la note de 9/20, le professeur peut voir que tu as essayé de t’améliorer”. Aujourd’hui, c’est de l’histoire ancienne pour Coralie. Elle est dans une branche qui a plus de sens pour elle et ne se voit plus signer un examen sans essayer et/ou prendre connaissance des questions. Elle sait qu’elle sera confrontée “à l’examen un jour ou l’autre pour valider son année”. Elle a d’ailleurs un avis très tranché sur ces anciennes habitudes : “je précise quand même qu’avec de la rigueur et un bon rythme d’études, je pense que je n’aurai jamais été amenée à signer un examen. C’est plutôt le fait d’étudier à la dernière minute qui m’a fait rentrer dans ce cercle vicieux”.
Un sentiment de culpabilité ?
Coralie explique que la première fois, c’était très compliqué psychologiquement. Bonne élève en secondaire, elle a réellement perçu cela comme un échec : “j’avais une sensation de honte de monter sur l’estrade pour signer devant tout le monde, mais une fois que j’étais sortie et que j’avais toute la journée pour étudier le prochain examen, j’étais soulagée. C’était juste un report pour août pour moi”. Aurore avait aussi l’impression “d’abandonner, d’avoir moins de mérite” mais une fois la décision prise, elle se sent soulagée et est certaine d’avoir pris la bonne décision. Pour Lara, qui ne signe jamais, certains étudiants prennent cette décision trop rapidement : “j’ai plusieurs amis qui ont tendance à signer trop rapidement, ils disent n’être pas assez prêts mais le regrettent lorsque je leur donne les questions après l’examen”. Signé, c’est prendre un risque, il faut donc être sûr de son coup de Poker.
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Sur 970 étudiant.e.s interrogé.e.s, 55% déclarent ne pas vouloir signer leurs examens et les passer coûte que coûte. Seul, 5% signe un examen à chaque session. Parmi ceux à qui cela est déjà arrivé, 48% signe par stratégie, 35% parce qu’ils ont trop d’examens sur la session et 17% avouent ne pas avoir suffisamment travaillé durant l’année. Beaucoup d’entre eux ressentent un sentiment d’échec après avoir signé (37%).
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