Des membres de l’Assemblée générale des étudiants de Louvain (AGL) et de plusieurs collectifs féministes ont mené une action de collage, dans la nuit de jeudi à vendredi, pour rebaptiser avec des noms de chercheuses huit auditoires de l’UCLouvain à Louvain-la-Neuve. Les participants espèrent par cette action, à l’occasion de la journée de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, « activer » la réflexion des autorités académiques sur la toponymie des espaces d’apprentissage.
Les auditoires Coubertin, Mercator, Pythagore, Lavoisier, Cyclotron, Lemaître, Socrate et Sud sont respectivement devenus Alice Milliat, Angela Davis, Catherine Johnson, Christiane Taubira, Mae Jemison, Rosalind Francklin, Irène Kaufer et Rachel Carson à la suite de cette action de collage.
Actuellement, seuls deux auditoires de l’UCLouvain portent officiellement le nom d’une femme. « L’une des violences sexistes que les femmes vivent au jour le jour est leur sous-représentativité dans l’espace public. La rue appartient aux hommes, les espaces de savoirs sont associés à des hommes. Comment pouvons-nous espérer que les femmes se sentent légitimes pour s’approprier la rue quand la plupart des noms et des personnes qui y sont représentées sont des hommes ? Comment encore peuvent-elles se projeter dans de grandes carrières scientifiques quand aucun modèle auquel s’identifier n’est mis en avant aux devantures de nos auditoires ? », commentent les participants à cette action nocturne symbolique.
Pour eux, les étudiants ne peuvent plus évoluer dans des espaces dont les noms ont été pensés dans les années 70, lorsque les questions de genre n’étaient pas prises en compte. Un groupe de travail interne à l’UCLouvain a été créé pour réfléchir à la toponymie des auditoires, mais ses réflexions n’ont pas encore mené à des changements concrets. (INT, GEN, COR935, MEB, fr)
