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La construction cherche des talents

Rédigé par Marie-Ève Rebts pour Studéo

En pénurie de main d’œuvre, la construction cherche à attirer de nouveaux talents et notamment des jeunes. Le secteur souffre hélas souvent d’une mauvaise image, qu’il essaye de redorer petit à petit… 

Maçon, chef de chantier, installateur électricien, plafonneur… En Belgique, plusieurs dizaines de métiers liés à la construction sont aujourd’hui considérés comme en pénurie ou en situation critique. Le secteur comptait en juin 2022 plus de 17.000 emplois vacants, notamment parce qu’il compte un peu moins d’apprenants et donc de nouvelles recrues chaque année. 

Selon Gauthier De Vos, Conseiller Emploi-Formation-Enseignement à la Confédération Construction Wallonne, ce manque d’attrait pour la construction tient principalement au fait que le secteur souffre d’une image négative et qui ne correspond plus vraiment à la réalité : « Dans l’imaginaire collectif, on a tendance à penser que la construction n’a pas changé, que les ouvriers travaillent comme il y a 70 ans, que les professions sont dangereuses et sales. En réalité les métiers de la construction ont évolué tant en termes de technologies que de sécurité, et ils sont beaucoup moins pénibles qu’auparavant. Ce sont aussi des professions qui ne sont pas monotones et permettent d’avoir un véritable impact sur le monde, d’être fier de ses réalisations, etc. » 

En cette période de changements et de défis climatiques, la construction a par ailleurs un rôle sociétal important à jouer, que ce soit par exemple pour rénover les bâtiments et les rendre moins énergivores, ou encore pour contribuer à la reconstruction des zones sinistrées, notamment après les inondations que la Belgique a connues. Bref, comme le souligne Gauthier De Vos, « il y a énormément de bons côtés du secteur à faire découvrir aux jeunes et moins jeunes. » 

Opérations séduction

Le secteur de la construction multiplie donc les opérations de séduction, aussi bien pour répondre à la pénurie actuelle de main d’œuvre que pour anticiper les besoins de demain. « L’objectif principal est d’attirer des personnes vers les formations, car c’est à ce niveau que le manque de candidats est criant, souligne Gauthier De Vos. La pénurie est telle que les entreprises ne recherchent d’ailleurs plus systématiquement des personnes qualifiées, mais des gens motivés à se lancer dans le secteur. Tous types de profils sont recherchés, aussi bien pour des postes d’ouvriers que pour des diplômés universitaires et de hautes écoles. » 

Pour séduire les jeunes et moins jeunes, les autorités wallonnes et plusieurs partenaires liés à la formation et la construction ont par exemple mis en place le site jeconstruismonavenir.be qui rassemble une série d’informations, de conseils et de témoignages sur les métiers de la construction ainsi que leurs formations. Des campagnes et opérations de sensibilisation sont aussi organisées via des webinaires et évènements divers, et l’an prochain des actions devraient être mises en place pour attirer davantage de femmes dans le secteur. 

En Wallonie, ceux qui souhaitent se former aux métiers de la construction ont ailleurs la possibilité d’obtenir des aides financières. Les personnes inscrites dans certaines formations d’organismes comme l’IFAPME, le Forem etc peuvent par exemple bénéficier d’une prime de 2.000 euros répartie sur plusieurs années, ou encore d’un chèque pour financer leur permis de conduire. A côté de ces avantages financiers, la construction offre surtout de multiples possibilités de décrocher un job étant donné la pénurie de main d’œuvre. « C’est une voie royale vers l’emploi », assure Gauthier De Vos. 

Où et comment se former ? 

Selon son âge, sa localisation, son niveau d’études et le métier visé, il existe de nombreuses possibilités de se former dans le secteur de la construction. En voici quelques-unes : 

  • L’enseignement secondaire et plus précisément les filières professionnelle et technique de qualification permettent de se former aux métiers de la construction dès l’âge de 15 ans et d’entrer dans la vie active après 3 à 4 ans de formation. Pour les étudiants de l’enseignement secondaire qui préfèrent le terrain aux bancs de l’école, il est possible de s’orienter vers le CEFA qui offre des formations en alternance. Les participants se rendent 2 jours par semaine au centre de formation et passent les 3 autres journées en entreprise avec un contrat de travail rémunéré (au minimum un peu plus de 275 euros par mois, montant qui évolue au fil des ans). 
  • L’IFAPME propose une quarantaine de formations dans tous les métiers du secteur de la construction. Les apprenants alternent 1 journée en centre de formation et 4 jours de formation en entreprise. Les formations liées aux métiers de la construction durent 1 à 3 ans et sont pour certaines accessibles à partir de 15 ans. Comme ils travaillent durant leur apprentissage, les inscrits à l’IFAPME peuvent compter sur une rémunération variable selon le profil et le parcours. En général, celle-ci varie entre 300 et un peu plus de 900 euros par mois. A Bruxelles, l’EFP propose également des formations en alternance. 
  • Certains établissements de promotion sociale et hautes écoles offrent diverses formations en lien avec le secteur, comme un bachelier en construction. Il est par ailleurs possible de compléter ce parcours avec différents masters.
  • Les demandeurs d’emploi peuvent se tourner vers les formations organisées par le Forem, ou encore par Bruxelles Formations via son organisme Bruxelles Construction. Celles-ci concernent différents métiers du secteur de la construction et durent généralement quelques mois. 

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