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Fake news : à quel site se vouer ?

Rédigé par Cilou de Bruyn pour Studéo

20 ans après la naissance de Google, les 5 entreprises les mieux cotées du monde (Apple, Amazon, Google, Microsoft, Facebook) sont des médias. Si l’information n’a jamais été aussi centrale dans l’évolution de nos sociétés, elle est hélas souvent biaisée par l’émotion qui y règne et la propagation des fake news qui en découle. Good news : pour débusquer les infox, la plupart des grands journaux ont désormais une cellule interactive de « fact checking ».

Les images de la guerre en Ukraine qui passent à Moscou sont pratiquement les mêmes que celles que nous avons de ce côté-ci. La seule différence, c’est que la voix qui parle devant ces images à Moscou dit « voilà ce que font les Ukrainiens ». Celle qui nous parle ici dit « voilà ce que font les Russes ». Cette actualité démontre que la façon dont l’information est diffusée façonne notre vision du monde, détermine nos manières de penser et d’agir, et est même susceptible de faire basculer une démocratie.

Après avoir longtemps cru qu’une chose est vraie parce qu’elle est écrite dans le journal ou qu’elle passe au journal télévisé, la tendance s’est inversée. Traitées par différents canaux et ramenées sur un même plan, les connaissances passent pour des croyances, les opinions pour des informations, les bobards pour des connaissances.

Bien s’informer pour bien informer

Si le métier de journaliste consiste à raconter, il s’agit aussi de vérifier ce qui est publié : remonter à la source, solliciter les auteurs, confronter les infos via les archives ou les déplacements, comprendre d’où viennent les affirmations et sur quoi elles s’appuient. Benoît Raphaël, journaliste, éleveur de robots et fondateur de Flint, plateforme collaborative qui s’appuie sur 3 intelligences (artificielle, collective et personnelle) explique : « Il y a une surcharge informationnelle, une forme de chaos déployé par les réseaux sociaux dont les algorithmes gérés par l’intelligence artificielle ont un objectif : générer de l’engagement et inciter les gens à rester le plus longtemps possible devant l’écran pour pouvoir leur vendre de la publicité. Ce qui est le cas lorsque l’on est face à une information qui suscite de l’émotion. » 

Une fake news se déploie plus vite parce qu’elle véhicule de l’émotion qui pousse à réagir et à partager davantage. « La viralité augmente avec sa dimension extrême, il y a d’ailleurs un lien entre l’extrémisme, le racisme et les fake news. » Les sites qui émettent ce type d’infox sont d’ailleurs cent fois plus consultés que ceux où les journalistes font un travail en profondeur. 

Les pièges du cerveau

« Ce ne sont pas les jeunes qui sont les plus fragiles face aux fake news, mais plutôt les plus âgés parce qu’ils se méfient moins, souligne Benoît Raphaël. C’est de soi-même surtout qu’il faut se méfier car finalement nous sommes beaucoup plus manipulés par notre propre cerveau et nos biais cognitifs que l’on peut l’être par les médias. » Face à cette infobésité, le cerveau essaie de consommer le moins d’énergie possible et est susceptible d’être touché de paralysie analytique. Autre piège inconscient, le biais de confirmation « chacun recherche – trouve et partage – ce qui le conforte dans ses préjugés et ses goûts, en délaissant le reste », dit encore Benoît Raphaël. « Il faut être conscient du pouvoir que l’on a en partageant parce qu’on influence l’algorithme. »


Les consommateurs d’infos se doivent d’être consommacteurs, interagir avec les sites de fact checking et entraîner leur esprit critique pour déjouer les biais cognitifs* (voir article métacognition). Au fond, est-il si problématique de devoir vérifier l’information ? Comme dit Nietzsche, « ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est la certitude. » 

Quelques bons sites de fact checking

S’abonner aux newsletter intelligentes :  https://www.poynter.orghttps://flint.media/

Comprendre les médias : https://jereussis.be/fake-news – https://lesmediaslemondeetmoi.com/

Voir aussi les vidéos explicatives des Amis du doute sur Youtube.


Sites de désinformation les plus influents en 2021


FranceSoir.fr — Fr.sputniknews.com — Francais.rt.com — TVlibertes.com — Lecourrier-du-soir.com — Alnas.fr — Lesmoutonsrebelles.com — Breizh-info.com — Planetes360.fr — LeLibrePenseur.org

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