Est-ce que la seconde main est une aubaine pour les étudiants ? Petite remise en contexte.
Le réveil sonne, on regarde rapidement nos réseaux sociaux sur notre téléphone reconditionné. L’heure tourne. On file sous la douche et enfile prestement notre jean vintage et notre sac de seconde main, non sans s’être d’abord cogné.e contre la nouvelle table de chevet. Plutôt baskets ou bottes ? On choisit rapidement les petites dernières achetées en friperie et on court vers notre voiture d’occasion.
De retour chez nous le soir, on s’affale sur notre canapé trouvé sur un site de revente en ligne, et lance un jeu vidéo déniché pendant une braderie.
La console de jeu ? Achetée à notre voisine. Notre nouveau pyjama ? Chiné dans un magasin de seconde main. La seconde main est une aubaine du coup ?
Des vêtements de luxe en passant par les meubles ou la décoration intérieure, la seconde main s’est installée partout dans notre kot. Et il faut dire qu’on le lui rend bien. On vous a déjà montré comment consommer zéro déchet, maintenant on vous explique tout sur ce phénomène croissant.
Bien que le marché d’occasion atteint désormais toutes les classes sociales, et toutes les tranches d’âge, il y a des clients qui ne changent pas : les étudiants sont plus que jamais sensibles à la seconde main. Selon un sondage menée par nos soins auprès de 242 étudiants belges, environ 92% d’entre eux avaient déjà consommé de l’occasion, et 20% de ces derniers achètent seconde main au moins 1 fois par mois. La seconde main est une aubaine pour les étudiants en Belgique ne cesse de croître chaque année.
Un amour de l’occasion logique pour une génération petit budget très axée sur l’écologie.
1/ La seconde main est une aubaine : une romance pour petits portefeuilles
Premier avantage : le prix. Le site internet studyinbelgium.be analyse le budget moyen d’un étudiant à 950€ par mois, auquel il faut déduire environ 400€ pour le logement. Entre la nourriture, les frais de déplacement et les imprévus médicaux, difficile parfois de faire du shopping.
La seconde main sonne alors comme la solution à nos problèmes de portefeuilles trop petits. En effet, bien qu’elle analyse le marché canadien, une étude de Kijiji estime à environ 445€ les économies effectuées grâce à la seconde main sur un an.
C’est d’ailleurs le prix qui est l’argument N°1 lorsqu’ils achètent d’occasion. D’après notre sondage, environ 62% des étudiants voient en la seconde main une manière simple de faire des économies.
Économies qu’ils peuvent élargir à tout leur environnement : vêtements (58% des achats), livres ou syllabus (10,8%), meubles (10%), DVD (9,3%) ou encore jeux vidéos (11,9%), aujourd’hui on peut vivre avec seulement la seconde main.
Autre aspect intéressant de la seconde main : la revente. De plus en plus d’étudiants (environ 55%) profitent de plateformes en ligne telles que Vinted pour proposer à la vente les habits qu’ils ne mettent plus depuis des mois. Certains en ont même fait un business !
Interviewée sur le site de rtbf.be, la dénommée Sophie raconte comment ses ventes sur Vinted sont presque devenues un business pour elle. Sur la plate-forme depuis 5 mois, la jeune fille réalise entre 2 et 3 ventes par jour et arrondit de façon considérable ses fins de mois.
2/ Une façon de consommer plus écologique
La génération des millenials est aujourd’hui parmi les plus engagées écologiquement. Proposer et acheter de la seconde main permet de prolonger l’espérance de vie d’un objet encore largement utilisable. La seconde main pour les étudiants en Belgique est une manière de consommer de manière plus écologique.
Chaque année, ce sont plus de quatre millions de tonnes de textiles qui sont jetées en Europe alors qu’elles auraient encore pu servir.
Alors les jeunes trouvent d’autres manières d’agir pour la planète en privilégiant les circuits écologiques à l’achat de produits en grandes surfaces. On peut donc se dire que la seconde main est une aubaine non seulement écologique et économique.
Attention cependant à ne pas mélanger fast fashion et seconde main. En surfant sur internet ou en se rendant en braderie, on est souvent tenté d’acheter ces articles à prix réduits à la pelle. Il ne faut pas oublier que “gaspiller” se définit par le fait d’acheter inutilement et sans répondre à un réel besoin, et de ne pas utiliser notre bien sur la longue durée.
En effet, les magasins en ligne peuvent facilement inciter à la surconsommation. Vinted est par exemple accusé de pousser à l’achat en masse, peu importe les préoccupations écologiques.
Á peine votre achat effectué sur ces plateformes, une dizaine de suggestions apparaissent sur votre écran, mettant en avant des prix avantageux qui font saliver. Ces sites semblent donc pousser à un renouvellement incessant des articles.
Au-delà des pratiques de ces plateformes, le soucis de la dématérialisation est également pointé du doigt. La remise en main propre n’étant pas possible, on envoie nos colis par poste ou relais, ce qui génère un impact écologique considérable.
Au fond quelle différence entre une enseigne de fast fashion égérie de la surconsommation et un magasin qui vous pousse à acheter toujours plus ?
On vous conseille donc de privilégier les boutiques physiques de seconde main aux sites de revente en ligne, ou du moins d’en limiter l’utilisation.
Malgré ses faiblesses, le marché de la seconde main reste aujourd’hui pour les jeunes une véritable opportunité. Mais qu’en pensent-ils au final ?
On est allé demander leur avis aux étudiants de Louvain-la-Neuve :
Tu veux en apprendre plus sur la seconde main ? Tu peux lire tout notre dossier ici.