On ne compte plus aujourd’hui le nombre d’enseignes de seconde main qui ouvrent chaque année en Belgique. En Wallonie, on dénombre plus de 140 magasins de seconde main. Et il faut dire qu’ils répondent à une offre florissante. Faisant de l’ombre au fast fashion, le nouveau souffle de la seconde main s’inscrit comme un acteur économique majeur aujourd’hui.
En 2018, environ 35% des belges ont acheté un voir plusieurs articles issus de la seconde main, dont principalement des femmes. La seconde main pour les étudiants en Belgique est également très importante.
On t’avait déjà montré comment avoir une meilleure alimentation, aujourd’hui on te parle plutôt de ce nouveau mode de consommation.
1/ Diversité : maître-mot du marché
Les magasins de seconde main gagnent aujourd’hui une clientèle de plus en plus large. Oubliées les petites enseignes cachées au fond d’une ruelle pour une plus grande discrétion, le surnom de repaires à bobos ou les regards dédaigneux d’une certaine frange de la société.
Aujourd’hui, il est devenu chic de dire qu’on a trouvé notre petite merveille dans un magasin de seconde main. Bien loin de toucher exclusivement les étudiants ou une certaine classe sociale, on trouve de tous les genres dans une enseigne de seconde main : du jeune papa activiste à la bourgeoise styliste à ses heures perdues, la diversité est le maître mot.
Et ce sans parler des marques web qui bondissent sur cet engouement naissant pour participer à la tendance “seconde main”.
Le célèbre marché en ligne communautaire Vinted accueille chaque année plus de 21 millions de clients à travers le monde, avec nos voisins de l’Hexagone en tête de file. Une étude de Kantar TNS en juin 2018 montrait que 40% des 18-24 ans fréquentaient Vinted, presque autant que Cdiscount et Rakuten (ex-PriceMinister).
La marque a d’ailleurs très bien compris cette volonté sociale de donner une seconde vie aux habits qui traînent dans nos armoires avec son slogan “Tu ne le portes pas ? Vends-le !”.
Diversité qu’on retrouve également dans les types de produits seconde main : vêtements, jeux vidéos, ou meubles de décoration. Le grand choix fait le bonheur de tous les styles et assurent aux enseignes de seconde main une demande presque toujours satisfaite. La seconde main pour les étudiants en Belgique, mais pour d’autres aussi, c’est possible !
D’après cette même enquête, les femmes (38%) sont plus sensibles que les hommes (32%) au marché de la seconde main. C’est d’ailleurs cette clientèle qui semble avoir été ciblée par les grandes marques de seconde main : Vinted, par exemple, met principalement des articles ou visages féminins sur son site internet.
Ce sont principalement les jeunes qui se retrouvent sur cette plate-forme, les personnes plus âgées lui préférant les magasins de distribution physiques.
Manon, vendeuse sur Vinted, nous en dit plus : “Ce sont essentiellement les 25-30 ans qui utilisent Vinted. Si quelqu’un de plus âgé vient m’acheter un produit, c’est généralement pour leurs petites filles ou nièces.”
Le plus de la seconde main ? La possibilité de retrouver des articles vintage à prix cassés.
2/ Consommer la mode à petit prix
Selon une étude menée par les professionnels du marché de la récupération (Cash Converters, 2ememain.be et Troc.com), c’est le prix réduit des articles qui fait toute la différence. En effet, l’argument le plus solide d’un achat de seconde main est le prix pour près de 82% des consommateurs. La seconde main pour les étudiants en Belgique, c’est une histoire d’amour
Le reconditionnement d’appareils électroniques (tablettes, ordinateurs ou robots ménagers) proposés par des enseignes telles que Mediamonster font le bonheur des petits portefeuilles. Parmi nos voisins français, 33% posséderaient un appareil reconditionné acheté à moitié prix. À une époque où les smartphones sont de plus en plus sophistiqués et leur prix atteint des sommets, il est plus facile de se tourner vers des options moins coûteuses et tout aussi profitables.
Sur Vinted, on peut par exemple trouver des articles de qualité à moins de 10 euros, fixés par les acheteurs eux-mêmes. De quoi changer sa garde-robe à un prix défiant toute concurrence.
L’occasion de trouver de très beaux vêtements à prix imbattable, et d’économiser parfois même jusqu’à 75% par rapport à l’achat du même article neuf.
“Je pense que c’est le prix qui incite en premier les gens à télécharger Vinted. Ils savent que c’est une plateforme propice aux bonnes occasions !”, nous renseigne une nouvelle fois Manon.
Une aubaine pour les férus de mode qui ne jurent que par le luxe : des vestes Chanel ou des chaussures Dolce Gabbana à moitié prix, ça ne se refuse pas. Le luxe est enfin accessible à tous et permet la démocratisation de cet univers très sélectif.
Les marques de luxe ont d’ailleurs bien compris cette nouvelle tendance et doivent s’aligner pour répondre aux nouvelles habitudes de consommation de la société, non sans adapter leur stratégie de vente. Le luxe de seconde main a pour avantage de toucher des consommateurs qui n’auraient pas pu acheter des articles en temps réel, et ainsi les fidéliser lors de la montée de leur pouvoir d’achat.
Tout comme la seconde main pour les étudiants en Belgique, la tendance du vintage a d’ailleurs envahi le marché de la seconde main. Des articles qu’on trouvait il y a encore peu “has been” ou dépassés sont désormais les pièces-maîtres de nos penderies.
Il y a encore quelques années, trouver une pièce vintage pas chère relevait de l’exploit : il fallait chiner pendant des heures dans les braderies ou les vide-dressing pour trouver une pièce dans un état satisfaisant et à prix abordable.
Mis tout d’abord en avant par les influenceurs, le vintage s’est peu à peu démocratisé et devient désormais la notion phare de la seconde main.
Remettre le vieux au goût du jour, c’est le dicton de la mode d’aujourd’hui.
3/ La seconde main : lorsque consommer fait sens
Le secteur de la mode est aujourd’hui le deuxième marché le plus polluant du monde, derrière le pétrole. Lors de son arrivée sur le marché en 1975, la célèbre marque de prêt-à-porter Zara initie ce qui sera plus tard connu comme le fast fashion : la production à l’excès pour une demande de plus en plus forte.
L’impact écologique est énorme. La “mode jetable” oblige les producteurs a augmenté leurs cadences, en dépit des ressources naturelles et du bien-être des travailleurs.
Depuis l’effondrement Rana Plaza qui a eu lieu en 2013, la frénésie du fast fashion s’est peu à peu atténuée pour laisser place au slow fashion, un mode de production qui se veut plus respectueux d’un point de vue social et écologique.
La seconde main est d’ailleurs la conséquence de ce changement de consommation. Un récent rapport de l’ONG britannique Fashion Revolution a d’ailleurs décrété qu’un consommateur européen sur trois prend en compte le facteur durable de ses vêtements.
Pas moins de 6 belges sur 10 sont d’accord avec l’assertion ‘pourquoi acheter du neuf si on peut le trouver en occasion’.
La consommation durable, respectueuse de l’environnement passe aujourd’hui pour la majorité par l’achat de biens de seconde main. L’obsolescence programmée ayant fait son oeuvre, on est désormais à la recherche de produits qui vont durer dans le temps.
Tant que nous réutilisons un objet, il ne devient pas un déchet et permet de remplir sa fonction aussi longtemps que possible. La seconde main pour les étudiants en Belgique est donc une manière de donner du sens à son acte d’achat.
De plus, il y a une véritable plus-value hédoniste au fait d’agir pour la planète à travers le simple achat d’un produit. En achetant seconde main, nous pouvons nous targuer d’avoir privilégié un circuit soucieux de l’environnement plutôt que d’avoir profité à une grande marque.
Aujourd’hui plus besoin faire des dons ou de militer dans la rue pour jouer un rôle écologique. L’acte d’achat devient une manière de militer pour une économie plus sociale, solidaire et écologique.
Des marques telles que Backmarket (société de commerce électronique française) l’auront bien compris et mettent en avant le nombre de grammes de gâchis électronique empêchés grâce à l’achat d’un produit.
Outre les groupes privées, de nombreuses associations telles que Oxfam ou Les Petits Rien proposent depuis plusieurs années des articles de seconde main afin de soutenir des projets caritatifs. Cependant la concurrence de plus en plus accrue du secteur ne profite pas à ces organismes. En effet, à une époque où l’on peut revendre facilement ses vieux habits, de moins en moins de personnes en font dons.
Malgré cela, une certaine stabilité semble se profiler dans les bénéfices des associations, qui doivent trouver des moyens de se réinventer pour séduire de nouveaux donateurs.
La seconde main est aujourd’hui devenue un acteur incontournable de notre mode de consommation. Qu’elle provienne d’un attrait monétaire ou d’une volonté de préserver notre environnement, cette nouvelle tendance a du bon pour la planète.
Il est important de rappeler que, chaque année, le gaspillage vestimentaire représente près de quatre millions de tonnes de textiles en Europe.
Tu as envie d’en apprendre sur la seconde main ? Tu peux découvrir tout notre dossier ici.
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