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Quel marché du travail après le covid ?

Rédigé par Marie-Ève Rebts pour Studéo

Le Covid-19 et les évolutions sociétales ont beaucoup impacté le marché de l’emploi ces dernières années. Quelles ont été les conséquences pour les jeunes ? Et sur leurs attentes par rapport au marché du travail ? 

Fermetures provisoires, chômage temporaire, télétravail… La pandémie de Covid-19 a véritablement chamboulé la vie des entreprises et de leurs travailleurs. La crise sanitaire a aussi eu un impact durable sur le marché de l’emploi en ralentissant les embauches dans certains secteurs et en créant de l’incertitude au sein de nombreuses entreprises.

Une situation peu favorable pour les travailleurs, et plus particulièrement pour les jeunes qui débutent leur carrière professionnelle et ont moins d’expérience à faire valoir auprès des employeurs. Toutefois, à mesure que les choses reviennent petit à petit à la normale, il semblerait que le contexte s’améliore un peu pour eux. L’UCLouvain a par exemple mené une enquête révélant que 71% de ses diplômés 2021 de master 120 avaient une activité rémunérée trois mois après leur remise de diplôme. 

Ce taux est supérieur à celui observé en 2020 (65%), mais aussi avant la crise en 2018 (62%). On remarque d’autres différentes importantes entre les diplômés de 2020 et 2021 : les premiers étaient 57% à estimer que leur recherche d’emploi avait été compliquée par la crise sanitaire, alors que les seconds n’étaient plus que 19% à penser cela. En 2020, les diplômés étaient aussi 44% à avoir adapté leurs exigences de recherche d’emploi, contre seulement 16% en 2021. 

Les jeunes plus fortement touchés par la crise

Ces chiffres ne concernent évidemment qu’une population plutôt privilégiée, à savoir des jeunes diplômés de masters. De manière plus globale, une étude réalisée par Acerta précise par exemple qu’au plus fort de la crise début 2020, les arrivées sur le marché du travail ont diminué dans toutes les catégories d’âge par rapport à 2019, et les générations les plus fortement impactées étaient les plus de 55 ans (- 23,8%) et les moins de 25 ans (-22,7%). 

Cette situation s’est petit à petit améliorée mais au premier semestre 2021, les jeunes étaient encore les plus touchés par la crise avec -4,7% d’entrées sur le marché de l’emploi par rapport à la même période 2020. Acerta signalait toutefois la présence de plusieurs signes encourageants pour l’avenir, comme le fait que des pénuries se faisaient à nouveau sentir sur le marché de l’emploi et que les entreprises avaient recommencé à engager davantage. 

Des salaires revalorisés dans certains secteurs

La même étude Acerta montre également d’autres signes positifs, comme le fait que les salaires de départ moyens ont augmenté dans des secteurs comme l’alimentation (+ 13,6%) et la logistique (+ 11,1%) qui ont bien résisté à la crise. On remarquait aussi une évolution salaire importante dans l’horeca pour les jeunes : + 22,2% par rapport à 2019. Il s’agit de l’augmentation la plus importante tous secteurs confondus, alors qu’un domaine comme la construction qui a lui aussi bien traversé la crise n’a connu qu’une croissance de 0,4% de ses salaires moyens de départ. 

Bref, la situation du marché de l’emploi est plutôt contrastée pour les jeunes et d’importantes disparités se font sentir selon les secteurs ou encore les niveaux de qualification. 

Que veulent les jeunes ? 

Et les jeunes, que pensent-il de tout cela ? Leurs attentes sont-elles en adéquation avec celles des entreprises ? L’étude « Bridging the future » commandée par la Fédération des entreprises belges (FEB) et réalisée par iVox démontre que le salaire net est l’élément principal de choix d’un emploi pour seulement 15 % des jeunes travailleurs et étudiants de l’enseignement supérieur. Ils sont par contre 26  % à s’intéresser en premier lieu au contenu de leur travail, et plus de 67% d’entre eux estiment important que leur (futur) employeur tienne compte des défis environnementaux et sociétaux. Ces jeunes n’en ont pas moins des attentes élevées par rapport à leur premier salaire, puisqu’ils sont 54 % à espérer gagner plus de 1.750 euros net lorsqu’ils débutent. Cette proportion a augmenté considérablement par rapport à l’étude de 2019, dans laquelle 46 % des sondés espéraient atteindre ce salaire. 

Flexibilité d’emploi et de carrière

Parmi les autres tendances qui se dégagent chez les jeunes, l’enquête FEB révèle que 75% d’entre eux espèrent des horaires flexibles – un souhait qui était déjà bien présent dans l’étude de 2019. Les jeunes désirent aussi que leur job leur offre la possibilité de télétravailler, mais ils sont majoritaires (69%) à préférer un mix entre travail à domicile et au bureau. Les étudiants du supérieurs et jeunes travailleurs sont par contre plus divisés quant à la durée de leur contrat : environ un tiers pensent rester maximum 5 ans chez le même employeur, 33% envisage rester de 6 ans ou plus et 35% n’en a aucune idée. Il y a en tout cas un décalage entre les souhaits des jeunes et la vision des employeurs, qui sont 46% à penser que ces travailleurs resteront en moyenne 6 ans ou plus à leur service. 

Le magazine de l'étudiant

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