En tant qu’étudiant.es nous sommes le futur de la société. Et qui de mieux placé que nous pour faire évoluer les mentalités ? Dans mon article sur la charge mentale qu’est la contraception, je vous présentais le non-partage de cette responsabilité.
Et si on équilibrait cette responsabilité de la contraception? Je vous donne donc quelques pistes sur les contraceptions masculines.
Si jamais, voici un petit horizon des moyens de contraceptions féminins.
«En améliorant l’offre contraceptive pour les garçons, on améliorera la qualité de la charge contraceptive qui ne doit pas être portée sur un individu. » (Maxime, interviewé par Konbini)
Simple, basique : le préservatif
S’il est correctement utilisé, le préservatif ne connait que 2% d’échec (en théorie). En pratique, les échecs peuvent monter jusque 15% (une mise trop tardive ou encore un trou dans la capote).
Petit conseil : pour éviter de déchirer le préservatif, utilisez un gel lubrifiant à base d’eau ou de silicone. Évitez ceux en matière grasse comme l’huile ou la vaseline, ces matières ramollissent et fragilisent le préservatif.
Les avantages du préservatif sont vastes. On le trouve facilement et il ne nécessite pas une ordonnance. De plus, son efficacité est immédiate à l’inverse d’autres moyens de contraception (féminins comme masculins). En plus de protéger contre des grossesses non désirées, cette protection est la seule efficace contre les infections sexuellement transmissibles.
La contraception thermique
Vous vous êtes déjà demandé pourquoi les testicules pendent, telles deux pendules ? En fait, ils doivent être à une température inférieure à celle du corps pour produire les spermatozoïdes. (Hé ouais, on en apprend tous les jours). Le principe de la contraception thermique est donc de ramener les testicules vers le corps afin d’augmenter leur température pour arrêter l’usine à spermatozoïdes.
On retrouve alors le slip chauffant ou l’anneau en silicone qui ont tous les deux pour objectif de remonter les testicules afin qu’ils soient bien au chaud.
La première étape pour adopter ce type de contraception est d’effectuer un spermogramme, qui est un examen médical au cours duquel les spermatozoïdes seront quantifiés et où leur mobilité sera observée. Ensuite, l’homme doit porter le slip ou l’anneau tous les jours pendant 15 heures minimum. Pour commencer à être protégé, il est nécessaire de porter ce type de contraception au minimum pendant 3 mois. D’ailleurs, afin de vérifier que le nombre de spermatozoïdes présents dans le sperme est bien inférieur au seuil de fertilité, les hommes devront refaire un spermogramme. Il leur sera recommandé de réaliser ce test régulièrement afin de vérifier leur non-fertilité.
Cette contraception peut être utilisée continuellement pendant 4 ans sans risque de perte de fertilité. Le jour où le couple décide d’avoir un enfant, l’homme doit simplement arrêter de porter ces dispositifs thermiques. En général il faudra attendre 3 mois avant de voir la fertilité revenir complétement à la normale.
« Je préfère être maître de ma fertilité et en être responsable finalement » (Jules, interviewé par Vews)
La contraception hormonale
Une première méthode hormonale est l’injection d’une solution huileuse d’énanthate de testostérone une fois par semaine dans un muscle, le but étant de manipuler le cerveau en l’informant d’une forte présence de testostérone dans le sang, signe d’une production élevée en spermatozoïdes. L’hypothalamus commandera alors une diminution de production de spermatozoïdes aux testicules. Le tour est joué !
A l’heure actuelle, cette méthode n’est pas utilisée en Belgique (mais en France oui). Par manque de retour sur l’utilisation à long terme de cette contraception, l’Organisation Mondiale de la Santé a limité son emploi à 18 mois. Il est nécessaire d’attendre 3 mois après la première injection avant d’être protégé. (La même durée que pour la contraception thermique). Le spermogramme est aussi nécessaire afin de vérifier que la contraception est efficace.
La pilule pour homme est en cours d’essai clinique, pour l’instant rien n’est commercialisé. L’industrie pharmaceutique ne semble pas très pressée ou même intéressée d’investir dans ces recherches. Je me demande bien pourquoi dis donc. J’espère que d’ici quelques mois (oui, je me suis mise à l’optimisme), il y aura de nouvelles avancées !
Aujourd’hui, les hommes désireux de prendre en charge la contraception et d’avoir un rôle actif dans leur fertilité, n’ont pas vraiment l’occasion d’être aidés, soutenus, informés ou même suivis par le monde médical. Aujourd’hui, la société ne donne pas facilement accès aux méthodes de contraception masculines. Cela demandera certainement un changement de mentalité chez les hommes, au sein des couples, mais aussi au sein des milieux pharmaceutique et médical.
Fédération centre planning familiale. Contraception masculine : quelles alternatives aux préservatifs et à la vasectomie ?
ARDECOM. Méthode thermique.ARDECOM. Méthode hormonale.